LeBron est resté silencieux un moment, le regard fixé sur cette photo. Puis, lentement, il s’est tourné vers Charlie et a dit :

— Tu sais… J’ai toujours dit que le basket m’avait sauvé la vie. Mais c’est faux. Ce sont des gens comme ton grand-père qui m’ont sauvé. Des hommes qui ont tendu la main, qui ont cru en un gamin sans avenir. Je ne peux pas effacer le passé, mais je peux honorer sa mémoire aujourd’hui.

Charlie a senti ses yeux se brouiller. LeBron a sorti un petit carnet de cuir de sa poche.

— Je garde ça depuis longtemps. Ce sont les noms de toutes les personnes qui, un jour ou l’autre, ont compté plus que le score d’un match. Je vais y inscrire le sien. George Sandler.

Il a inscrit le nom avec soin, refermé le carnet, puis il a tendu une enveloppe à Charlie.

— C’est pour tes études. Je veux que tu poursuives ton rêve. Et si tu acceptes, j’aimerais que tu viennes me voir quand tu auras ton diplôme. Pas pour me remercier, juste pour me rappeler que la chaîne ne doit jamais s’interrompre.

Charlie a ouvert la bouche, mais aucun mot n’est sorti. Il a simplement hoché la tête, les larmes roulant sur ses joues.

À la sortie de l’arène, ce soir-là, Charlie ne portait pas un autographe, ni un maillot signé. Il portait un héritage. Celui de son grand-père, celui d’un géant du basket qui savait que la plus belle victoire n’est pas celle qui fait lever une foule, mais celle qui fait lever un cœur.

Et quelque part, dans un petit carnet de cuir, entre les noms de figures anonymes et d’anciens entraîneurs, George Sandler brillait comme un phare discret dans la mémoire d’un roi.